De la douceur, c’est peut-être la première impression qui se dégage en regardant les toiles d’Emmanuelle. Tout semble flotter dans une fine brume où règnent calme et sérénité. On devine des formes, des chemins, des architectures, la nature…
Techniquement, Emmanuelle joue avec les effets picturaux. Se juxtaposent et se superposent aplats, lavis, tracés nets ou floutés, projections… Les formes dialoguent entre elles. Les couleurs s’expriment seules ou se mélangent et l’une d’entre elles devient souvent le fil rouge de la composition.
Le travail de réflexion d’Emmanuelle se concentre sur la mémoire : ce qu’elle garde, ce qu’elle oublie, les petites choses qui peuvent prendre beaucoup de place dans nos têtes et les grands événements qui au final perdent leur première place. La mémoire a sa propre hiérarchie, consubstantielle à notre sensibilité. Chaque œuvre devient un récit personnel et questionne sur la place accordée à ce que nous percevons.
« Au cœur de ma démarche se trouve une interrogation sur la mémoire, envisagée non seulement comme une archive vivante, indispensable, mais aussi comme un espace de transformations et de révisions. J’aborde des notions telles que l’oubli, le déni, la complaisance et la réécriture des histoires, qui questionnent notre perception et la manière dont nous construisons notre récit, qu’il soit personnel ou collectif. Ces thématiques se reflètent dans ma pratique picturale, où les couches, les effacements et les juxtapositions deviennent autant de métaphores des mécanismes de mémoire et d’oubli. »
Sa peinture nous emmène à la frontière du rêve, là où nos souvenirs se mélangent, se transforment pour créer une irréalité, un songe plein de poésie.
